La
Facilité africaine de l'eau (FAE) a annoncé l'approbation d'un don de
1,9 million d'euros au gouvernement de République démocratique du Congo,
destiné à l'amélioration des services d'eau potable et d'assainissement
à Kinshasa ainsi qu'à l'extension des services d'approvisionnent vers
Kinshasa-Ouest, au profit de plus de 3,5 millions d'habitants. Le coût
total du projet s'élève à 2,5 millions d'euros, financé pour 76 % par la
FAE, à hauteur de 15 % par le Global Water Partnership (GWP) et de 9 %
par le gouvernement de la République.
Plus spécifiquement, ce projet
pilote de la FAE permettra d'accroître sensiblement les capacités de
planification stratégique, de mobilisation et de gestion des
investissements dévolus au développement des services
d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement de Kinshasa.
Entre autres volets, la FAE financera l'élaboration d'un schéma
directeur de gestion intégrée des eaux urbaines de Kinshasa, ainsi
qu'une étude de faisabilité sur l'approvisionnement en eau potable et
l'assainissement de la partie ouest de la ville. Dans son communiqué, la
Banque africaine de développement (BAD) indique que les bases du projet
seront élaborées autour du principe de gestion intégrée des eaux
urbaines afin de maximiser les bénéfices sociaux et économiques. Pour
les experts, cette approche aura pour avantage de faire de la gestion
des déchets liquides et solides une activité qui génère des revenus. Une
fois le projet complété, ses résultats et les enseignements tirés de
cette expérience pourront inspirer d'autres villes de la région, qui
doivent, elles aussi, développer leurs services d'approvisionnement en
eau potable et d'assainissement.
Selon le document, le soutien de la
FAE permettra de répondre aux nombreux défis que posent l'accès à l'eau
potable et à l'assainissement à Kinshasa, considérant que la production
d'eau potable est insuffisante dans la capitale congolaise au vu de la
demande actuelle – le déficit de production s'élève à 300 000 m3 par
jour. Estimée à près de 10 millions d'habitants en 2014, la population
de la ville pourrait osciller de 14 à 17 millions en 2030, étant donné
un taux de croissance démographique de 5 % par an. Aussi les besoins en
eau devraient-ils atteindre 1,2 million de m3/jour à l'horizon 2027,
soit plus du double de la production actuelle. La situation se révèle
tout aussi critique dans le secteur de l'assainissement. Seulement 14 %
des citadins ont accès à des services d'assainissement adéquats
aujourd'hui. Près de 70 % des déchets solides aboutissent dans des
décharges informelles, qui se situent pour la plupart le long des berges
des cours d'eau.
La FAE annonce qu'elle va soumettre au gouvernement
des modèles de planification et de gestion des eaux et des services
d'assainissement de Kinshasa, de telle sorte que ceux-ci améliorent leur
rentabilité financière et leur performance technique, tout en répondant
à une volonté d'équité sociale en élargissant l'accès aux services. Des
mesures de protection environnementale seront également proposées,
particulièrement en vue de réduire la pollution des cours d'eau. De
plus, le projet aidera à augmenter la résilience des populations de
Kinshasa au changement climatique, car il fournira des services
d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement tenant compte de
ses effets à long terme sur les ressources en eau de la région.
Olivier Kaforo, Le Potentiel (Kinshasa) – AllAfrica 22-07-2015